Quel est le lien entre la General Motors, le yaourt et les petits
fruits que l’on consomme au petit-déjeuner? La dépendance aux promotions!
La General Motors a failli faire faillite en 2009. Plusieurs
raisons expliquent la chute du géant de Détroit. L’une d’elles est le recours
systématique aux promotions. En effet, GM a répondu à la concurrence asiatique
essentiellement en offrant des promotions sur les prix et sur les taux de
financement. Pendant que les autres constructeurs s’efforçaient de rendre
attrayant leurs produits, GM investissait massivement ses ressources
financières dans les rabais. Comme les ventes continuaient de décliner,
l’entreprise offrait de plus en plus de rabais promotionnels dans l’espoir de
maintenir les ventes. On connaît la suite.
Autre exemple de l’abus de promotion. Le Québec a connu
il y a une quinzaine d’années une guerre molle. Une guerre sur le prix du
yaourt. Le format
« standard » de l’époque était d’un litre. Les fabricants se
livraient une guerre sans merci sur le prix. Résultat, chaque semaine, le litre
de yaourt était en promotion chez plusieurs marques. La pratique s’est
poursuivie pendant des années. Tellement que le prix de référence du yaourt
était devenu le prix promotionnel. Le
tout était si ancré dans la tête des consommateurs que les services marketing
des différents fabricants ont dû introduire un nouveau format (le 750 ml)
pour déprogrammer les acheteurs et sortir du cycle infernal des promotions.
On pourrait croire la pratique disparue, mais c’est
exactement ce qui se passe avec les petits fruits au Québec. Les supermarchés
les utilisent comme produit d’appel, mais le constat demeure. Une semaine, ce
sont les myrtilles, une semaine les framboises, puis on enchaîne avec les mûres.
Bref, on n’achète que les fruits en promotion jamais à plein prix. Les
producteurs de fruits risquent donc de se retrouver dans le même pétrin que les
producteurs de yaourt jadis.
La promotion a l’effet d’une drogue
La tactique de la promotion mal utilisée peut avoir
l’effet d’une drogue. Les premières fois, cela stimule les ventes. Plus on
répète la même promotion, plus l’effet s’estompe. Cela
donne un coup de fouet immédiat à la vente, mais vous
devenez dépendant de celle-ci. Les ventes baissent de
plus en plus, alors vous augmentez la promotion, mais l’effet diminue dans le
temps. Nous sommes dans la double dépendance. Celle du commerçant et celle du
consommateur. Et, qui dit dépendance,
dit séquelles.
Quel est l’impact sur le comportement du consommateur?
• Les gens qui achètent le plus lors
d’une promotion sont souvent vos
meilleurs clients. Plusieurs auraient acheté de toute façon.
• Vos clients vont attendre vos promotions avant d’acheter (si elles reviennent constamment à la même date ou sur le même produit).
• Dans les pires cas de dépendance, vos clients n’achèteront plus vos produits qu’en promotion.
• Vos clients vont attendre vos promotions avant d’acheter (si elles reviennent constamment à la même date ou sur le même produit).
• Dans les pires cas de dépendance, vos clients n’achèteront plus vos produits qu’en promotion.
Comment se désintoxiquer des promotions?
La clé de la cure repose sur deux choses :
- - Varier
le type de promotion
On peut modifier les offres de plusieurs façons. Par exemple, on peut changer la durée, le niveau d’escompte, le moment dans l’année pour mieux surprendre les consommateurs. Il faut à tout prix éviter l’accoutumance.
- - Préciser
le rôle de la promotion.
La promotion ne doit pas servir de moyen récurrent pour atteindre
les objectifs de ventes. Celle-ci doit servir un but bien précis : faire connaître
un nouveau produit, attirer une nouvelle clientèle, stimuler les ventes pendant
une période creuse (Ex. : janvier, février), etc.
Certains pourraient dire : je vends les mêmes produits
que mes concurrents, donc je dois faire des promotions pour maintenir mes
ventes! Dans ce cas, la clé est la différentiation. Comment faire? Ce sera
l’objet d’une chronique ultérieure.
En résumé, la modération a bien meilleur goût. La promotion effectuée
sans cadre et sans objectif ne peut conduire qu’à moins de ventes et moins de
profits.
Vos commentaires sont toujours les bienvenus.
Marketing-ment votre!
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